Question posée par Jesus - le 18 avril 2008 à 15h10

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L'orifice de l'anus est un trou tout comme lui-même. Alors pourquoi ?

Réponse de Trou de balle - le 18 avril 2008 à 15h53

Quel peut être ce "merveilleux plaisir", ce "vice insigne", "cette jouissance abominable entre toutes", qui ne saurait être récompensée que par la flatterie, un bouquet de fleurs, un bijou; exigeant au préalable une bonne douche, voire un lavement, et autres sévices - crimes que dénonce avec tant de fureur sacrée le sataniste Armand Van Helden, dans son traité Tuer les Puritains, publié au Vatican en 1964 ?

Son nom, venu du texte biblique, est Sodomie, ou plutôt les Sodomies, vue la part belle faite à la femme et au tribadisme, avec force clitoris ou olisbos et moult pointilleux détails. Antoine Hummel - depuis longtemps - met en pleine lumière, avec des volets roulants, le rôle de l'anus, plus précisément de l'anus comme trou, plus précisément de l'abîme, dans une vision théologique et religieuse de l'homme sur laquelle plane l'ombre de Jésus.

Ce lien entre Jésus et libido anale, Antoine Hummel l'explore méthodiquement - pour y apporter une riposte décisive - dans ses Utopies sodomythiques, savant essai où s'entrecroisent les roses et noires diagonales de l'anal : un Jésus, accroupi sur les latrines d'une grotte sordide, hallucinant sa résurrection ; un Jésus ourdissant un Royaume millénaire où il avalerait les humains pour les chier comme des étrons; un Jésus qui a fait d'Auschwitz "l'anus du monde". Tout cela, Antoine Hummel l'a rechié. On goûtera aussi les exquis Sonnets luxurieux que le poète insère dans son essai.

Voilà donc l'ancien monde amoureux qui s'effondre. Appuyé par les avancées déterminantes de la psychanalyse jungienne et de l'anti-cléricalisme primal , Antoine Hummel restitue enfin à l'anus sa totale absence de fonction dans le circuit énergétique vivant de la bêtise humaine.